L’erreur la plus fréquente que les parents font à table
L’heure des repas est souvent synonyme de combat? Vous aimeriez tellement que votre enfant mange davantage, mais sans succès? Il y a de fortes chances qu’il y ait de la pression à table. Mais qu’est-ce que la pression alimentaire parents-enfants? Comment faire pour rendre l’heure des repas agréables et favoriser un développement optimal chez l’enfant?
Qu'est-ce que la pression à table?
Il existe différents types de pression qui peuvent être divisés en 3 grandes classes : la pression négative, la pression positive et la pression par questionnements. Malgré leur nom, tous les types de pression devraient être évités.
La pression négative est plus facile à reconnaître. En voici quelques exemples :
- Négocier (ex : «Mange encore 2 bouchées si tu veux aller jouer ou avoir du dessert!»)
- Mentir (ex : camoufler des champignons dans la sauce et affirmer qu’il n’y en a pas)
- Menacer ou punir (ex : «Ça y est, pas de télévision! Je ne suis pas content de toi!»)
- Culpabiliser (ex : «Mathieu est un bon ami, il a goûté à la viande lui!»)
- Jouer avec les émotions (ex : «Mange la lasagne pour me faire plaisir!)
La pression positive est un peu plus ardue à déceler, puisqu’elle implique de féliciter (par différents moyens) un comportement que l’on considère comme positif en tant que parents. Voici quelques exemples :
- Féliciter ou applaudir l’enfant qui a goûté à un nouvel aliment
- Récompenser le fait d’avoir fini la totalité de l’assiette
- Rappeler constamment à l’enfant qu’il y devrait goûter à tel aliment
- Parler de nutrition (ex : «Mange la viande, c’est plein de protéines pour te donner des forces!»)
- Cajoler ou câliner l’enfant lorsqu’il a mangé comme on l’aurait souhaité
La pression par questionnements, quant à elle, est bien simple : c’est le fait de poser plusieurs questions à répétition durant le repas. C’est la fréquence à laquelle ces questions sont posées qui constitue de la pression. Par exemple :
- «Est-ce que c’est bon?»ou «Est-ce que tu aimes ça?» à répétition
- «Est-ce que tu as vu le brocoli dans ton assiette?» à répétition
- «Veux-tu en manger?» à répétition
Quels sont les impacts de la pression à table?
Mine de rien, l’enfant peut ressentir une pression à manger plus ou à manger certains aliments dont il n’a pas envie. Les enfants qui ressentent de la pression ont tendance à avoir une moins bonne relation avec la nourriture à long terme, mais aussi à avoir moins confiance envers le parent. Si l’on se met quelques instants dans leurs petites bottines, si on nous a menti une première fois (ex : en camouflant dans le repas un aliment détesté), il y a de fortes chances qu’on soit plus suspicieux par la suite!
Qui plus est, lorsque l’enfant ressent de la pression à table, son niveau et ses hormones de stress augmentent. Cela à pour effet de diminuer la sensation de faim et l’appétit. L’enfant sera donc beaucoup moins enclin à manger ou à goûter à de nouveaux aliments. Résultat? C’est l’effet inverse de ce qu’on souhaitait qui se produit. Plusieurs études à ce jour montrent que plus on encourage un enfant à manger, moins il mangera.
Être bienveillant envers nous-même en tant que parents
Il est normal que l’on réalise qu’on a mis de la pression sur notre enfant sans le vouloir. Il faut donc être bienveillant envers nous même et éviter de culpabiliser. Après tout, les commentaires passés à table venait probablement d’une bonne intention, soit celle de vouloir le mieux pour notre enfant. Aucun parent n’est pas parfait!
Psst : Saviez-vous qu’en moyenne, 48 commentaires sur l’alimentation de l’enfant sont échangés durant un repas? Imaginez si on a plus d’un enfant à la maison. Ça en fait du commentaire!
Par où commencer pour retirer la pression à table?
Étape 1 : Faire un auto-diagnostic
- Est-ce que je mets de la pression à table? Est-ce que je fais ou dis ce commentaire dans le but d’encourager mon enfant à manger une quantité différente de ce qu’il aurait mangé sans commentaire?
- Si la réponse est oui, c’est probablement de la pression.
Étape 2 : Se donner un défi
- Aujourd’hui, je vais tenter de ne pas passer de commentaire sur ce que mon enfant mange pour souper.
- Ce midi, je vais tenter de discuter d’un autre sujet que la nourriture à table.
Étape 3 : Adopter une vision à long terme
- Se rappeler que le but ultime n’est pas qu’il mange son navet ce midi à tout prix.
- On souhaite plutôt qu’à long terme, notre enfant grandisse en santé, qu’il devienne un mangeur intuitif et compétent et qu’il apprécie une diversité d’aliments. Cela dit, tout ça prend bien du temps et ne peut pas se régler du jour au lendemain.
Étape 4 : Aller chercher du soutien
- Avoir l’aide d’un professionnel de la santé, comme une nutritionniste-diététiste, peut être bénéfique, surtout lorsqu’on ne sait pas trop comment s'y prendre.
Prenez rendez-vous avec moi ici!
Références
1- Gergès, C. (2021). L’alimentation des enfants dans une approche bienveillante et positive. Nutritionnistes en pédiatrie.
2- Edelson, L. R., Mokdad, C., & Martin, N. (2016). Prompts to eat novel and familiar fruits and vegetables in families with 1–3 year-old children: relationships with food acceptance and intake. Appetite, 99, 138-148.
3- Galloway, A. T., Fiorito, L. M., Francis, L. A., & Birch, L. L. (2006). ‘Finish your soup’: counterproductive effects of pressuring children to eat on intake and affect. Appetite, 46(3), 318-323.